6 juillet 2005
Enseignant à l'université
Il existe plusieurs statuts. J'ai moi-même été allocataire de recherche et moniteur. Cela signifie que j'ai postulé à la fin de mon DEA, à la fin de ma cinquième année d'études à l'université, pour un poste permettant d'être rémunéré pendant la durée théorique de la thèse, c'est-à-dire trois ans, tout en complétant le travail de recherche et d'écriture du mémoire de thèse par quelques heures d'enseignement. A 23 ans, je me suis donc retrouvé devant des étudiants en DEUG et en Licence, tout en étant moi-même étudiant, à la fois à l'université et dans une autre institution...
Car, il faut bien le préciser, un cursus en musicologie, pour qui souhaite un jour travailler à l'université de façon durable, n'a de crédit que si la musicologie, enseignée à l'université, est alliée à la pratique musicale, qui s'enseigne dans les conservatoires et écoles de musique.
Qu'est-ce que la musicologie ? En quoi consiste la thèse de doctorat en musicologie ? La musicologie consiste à étudier le phénomène musical dans son rapport avec l'histoire, la société, les arts, les courants de pensée. La musicologie nécessite des connaissances musicales très poussées, mais aussi une culture générale très diversifiée, la pratique d'au moins deux langues étrangères et de réelles qualités d'expression. La thèse de doctorat consiste en la rédaction d'un mémoire de 300-400 pages, voire plus, bien que la mode soit à l'allègement, sur le modèle américain. Ce mémoire fait intervenir une démonstration d'ordre historique et/ou stylistique - car l'une des branches de la musicologie étudie le style - agrémentée d'exemples musicaux sur portée. Selon les sujets, les exemples musicaux sont plus ou moins abondants.
A quoi sert la musicologie ? Elle sert aux interprètes, qui ont besoin que la connaissance de la musique évolue. Je pense en particulier aux interprètes de la musique baroque, mais aussi à ceux qui veulent pratiquer des répertoires moins connus - parfois à la demande des firmes de disque elle-même. Les interprètes eux-mêmes s'adonnent parfois à la musicologie, pas seulement les musiciens classiques - qui de toute manière gagnent à connaître les partitions en profondeur et à se cultiver - mais aussi, et de plus en plus, les musiciens qui pratiquent les supports électroniques, le rock 'n' roll, la variété, le jazz... La musicologie sert aussi aux firmes de disque. Des personnes cultivées sont nécessaires pour définir le contenu des collections, rechercher la perle rare, rédiger les brochures qui accompagnent les enregistrements. On peut évoquer également certains médias - journaux, chaînes de radio, télévision - bien que les personnes qui y sont chargées de la critique musicale ne soient pas toujours parmi les plus compétentes, y compris là où on se revendique imbattable en matière de sérieux et de qualité (Le Monde de la musique, Télérama, France Musiques...).
Avant tout, la filière "musicologie" des universités forme les futurs professeurs de musique en collège et lycée. La licence permet de préparer le CAPES et la maîtrise permet de préparer l'agrégation. Certains étudiants se destinent à l'enseignement en conservatoire ou école de musique, mais il faut savoir que les deux systèmes sont totalement imperméables, si ce n'est quelques équivalences pour qui voudrait passer d'un Conservatoire national supérieur à l'université, les enseignants des conservatoires sont formés dans des structures qui dépendent du ministère de la Culture.
L'enseignant en musicologie à l'université forme donc avant tout de futurs professeurs de l'enseignement secondaire. Dans le lot, quelques étudiants deviendront sans doute bibliothécaires, vendeurs de partition, ou bien opteront pour une spécialisation en gestion et administration de la musique qui existe dans certaines facultés et permet de travailler pour les maisons de disque, les festivals, les institutions organisatrices d'événements musicaux...
Depuis quand existe la musicologie ? Qui furent les fondateurs de la discipline ? Je répondrais à ces questions dans une prochaine note, en m'attardant peut-être aussi sur des exemples concrets des recherches que l'on mène dans les laboratoires de musicologie, laboratoire étant généralement un bien grand mot pour désigner un placard balais au dernier étage d'un bâtiment universitaire. L'une des prochaines notes expliquera enfin pourquoi je n'enseigne plus à l'université et quelles sont mes chances d'y retourner.
Car, il faut bien le préciser, un cursus en musicologie, pour qui souhaite un jour travailler à l'université de façon durable, n'a de crédit que si la musicologie, enseignée à l'université, est alliée à la pratique musicale, qui s'enseigne dans les conservatoires et écoles de musique.
Qu'est-ce que la musicologie ? En quoi consiste la thèse de doctorat en musicologie ? La musicologie consiste à étudier le phénomène musical dans son rapport avec l'histoire, la société, les arts, les courants de pensée. La musicologie nécessite des connaissances musicales très poussées, mais aussi une culture générale très diversifiée, la pratique d'au moins deux langues étrangères et de réelles qualités d'expression. La thèse de doctorat consiste en la rédaction d'un mémoire de 300-400 pages, voire plus, bien que la mode soit à l'allègement, sur le modèle américain. Ce mémoire fait intervenir une démonstration d'ordre historique et/ou stylistique - car l'une des branches de la musicologie étudie le style - agrémentée d'exemples musicaux sur portée. Selon les sujets, les exemples musicaux sont plus ou moins abondants.
A quoi sert la musicologie ? Elle sert aux interprètes, qui ont besoin que la connaissance de la musique évolue. Je pense en particulier aux interprètes de la musique baroque, mais aussi à ceux qui veulent pratiquer des répertoires moins connus - parfois à la demande des firmes de disque elle-même. Les interprètes eux-mêmes s'adonnent parfois à la musicologie, pas seulement les musiciens classiques - qui de toute manière gagnent à connaître les partitions en profondeur et à se cultiver - mais aussi, et de plus en plus, les musiciens qui pratiquent les supports électroniques, le rock 'n' roll, la variété, le jazz... La musicologie sert aussi aux firmes de disque. Des personnes cultivées sont nécessaires pour définir le contenu des collections, rechercher la perle rare, rédiger les brochures qui accompagnent les enregistrements. On peut évoquer également certains médias - journaux, chaînes de radio, télévision - bien que les personnes qui y sont chargées de la critique musicale ne soient pas toujours parmi les plus compétentes, y compris là où on se revendique imbattable en matière de sérieux et de qualité (Le Monde de la musique, Télérama, France Musiques...).
Avant tout, la filière "musicologie" des universités forme les futurs professeurs de musique en collège et lycée. La licence permet de préparer le CAPES et la maîtrise permet de préparer l'agrégation. Certains étudiants se destinent à l'enseignement en conservatoire ou école de musique, mais il faut savoir que les deux systèmes sont totalement imperméables, si ce n'est quelques équivalences pour qui voudrait passer d'un Conservatoire national supérieur à l'université, les enseignants des conservatoires sont formés dans des structures qui dépendent du ministère de la Culture.
L'enseignant en musicologie à l'université forme donc avant tout de futurs professeurs de l'enseignement secondaire. Dans le lot, quelques étudiants deviendront sans doute bibliothécaires, vendeurs de partition, ou bien opteront pour une spécialisation en gestion et administration de la musique qui existe dans certaines facultés et permet de travailler pour les maisons de disque, les festivals, les institutions organisatrices d'événements musicaux...
Depuis quand existe la musicologie ? Qui furent les fondateurs de la discipline ? Je répondrais à ces questions dans une prochaine note, en m'attardant peut-être aussi sur des exemples concrets des recherches que l'on mène dans les laboratoires de musicologie, laboratoire étant généralement un bien grand mot pour désigner un placard balais au dernier étage d'un bâtiment universitaire. L'une des prochaines notes expliquera enfin pourquoi je n'enseigne plus à l'université et quelles sont mes chances d'y retourner.